martes, 3 de junio de 2008

L’ISLAM ET LA SOCIÉTÉ POSTMODERNE : CONFRONTATION, DIALOGUE ET CHEMINS DE CONCILIATION.

Lénine Pineda-Canabal

Prolégomènes.

Il me faut commencer en disant que j’eus l’intention d’écrire le texte que voici il y a quelques mois. Pendant le dernier Ramadan, un midi quelconque, je fus impressionné, voire ému, par la piété d’un ami égyptien que j’avais connu auparavant : visiblement recueilli, il lisait, dans un coin, le Coran. Souvent, il arrêtait sa lecture et levait légèrement son visage –ses yeux fermés- en faisant ce que j’assumai être une prière. Étonné par son geste, un impulsion de foi me fit aussi prier le Dieu chrétien, celui dont j’étais, d’une certaine façon, héritier par ma tradition culturelle et ma propre expérience, mais qui était néanmoins une espèce d’acquis accepté et enraciné dans mon imaginaire personnel.

Ce fut alors que, dans cette salle X –presque vide- et dans cette inusitée sensation d’absolu, je conçus prendre quelques idées d’un travail précédent et les fignoler un peu ; mais, avec tout ce que bouille dans m a tête, peu s’en est fallu de les réécrire en totalité. Voici le résultat :

Parler de l’Islam n’est pas si facile et moins encore quand les sensibilités sont si diverses et les opinions semblent quelques fois dures et inflexibles. La tâche est davantage périlleuse quand celui qui parle est non seulement quelqu’un inscrit dans la tradition occidentale, mais aussi chrétien, catholique et pratiquant ; c’est-à-dire quelqu’un qui confesse aussi la foi dans le Dieu Unique, Tout-Puissant et Miséricordieux (tout comme un musulman) mais incarné et fait homme en Jésus-Christ.

C’est situé dans cette perspective que je viens exprimer quelques opinions sans présumer être un expert dans la matière.

Comme je ne suis point Benoît XVI qui souleva à Ratisbonne un tapage de tous les diables pour avoir parlé –presque tangentiellement- de la djihad ou guerre sainte ; comme je ne suis point le cinéaste hollandais Théo Van Gogh qui fut assassiné pour des raisons pas trop claires mais certainement après avoir parlé des arabes -dans une diatribe sur la situation des femmes au Moyen-Orient- comme étant des ‘baiseurs de chèvres’ et en les qualifiant en plus avec d’autres titres similaires dans son style grossier et typique d’exercer son droit à la liberté d’opinion dans son pays; comme je suis tel que je suis : un auteur marginal, j’espère pouvoir me donner le luxe de dire aisément les choses en toute franchise et confiance au lecteur ou lectrice.

État de la question.

Dans la conjoncture historique actuelle on peut même dire que l’Islam est à la mode. Après la chute du mur de Berlin en 1989, récupérant relativement ainsi un ample territoire ennemi pour l’Europe moderne et civilisée, des mains accusatrices pointent constamment le sud et l’est pour nous dire que, très proche, il y a une autre horde barbare marquée par le fanatisme religieux et qui reçoit cette fois-ci le nom d’Islam[1]. On pourrait dire que le fait de chercher des coupables et de détecter des ennemis a été une constance dans le développement historique des peuples, et encore davantage dans une époque comme la nôtre si pleine d’hystéries collectives. Dans ce qui nous occupe, cette sensation menaçante est devenue plus intense après les événements du mémorable 11 septembre 2001.

En effet, après la finalisation de la guerre froide et grâce aux dynamiques actuelles de la société de l’information, le monde islamique est de plus en plus objet d’attention et de préoccupation pour la société d’Occident avec laquelle il a commencé à établir des liens qui, même aujourd’hui, restent fragiles et rudimentaires. En vérité, pour ce côté du monde accoutumé à penser à la grecque, à gouverner à la romaine et à croire à la chrétienne il est difficile de découvrir la richesse d’une culture, une cosmo-vision et un mode de compréhension de la vie et de la société actuelles différents et parfois même opposés radicalement. Dans le fond du conflit il y a un élément qui sous-tend les autres composantes politiques, économiques ou sociales qui l’atténuent ou l’aggravent : c’est la religion. Il n’y a pas de culture musulmane sans religion musulmane. A la base même de ces peuples on trouve indissolublement unie la profession d’une même foi. Bien qu’il soit certain aussi qu’on peut comprendre l’islamisme sans le lier à aucune nation ou institution séculière, il n’est pas moins certain que pour concevoir les nations du sol musulman il soit indispensable de penser à l’Islam. Cela ne vaut incontestablement pas pour l’Occident, héritier de la tradition chrétienne et d’un passé où tant de fois, l’histoire de l’Église n’est pratiquement pas différentiable de l’évolution du reste des institutions sociales et du développement politique, culturel et économique, mais peu à peu devenu indépendant d’une doctrine qui est aujourd’hui mise entre parenthèses et contestée dans bien des niveaux de l’agir social.

Aussi, historiquement, tandis que le christianisme pénétra dans l’ordre préétabli de l’Empire Romain apportant ses valeurs, sa conception du monde, sa ‘Weltanschauung’ –pour être fidèle au terme diltheyen[2]- l’Islam créa pratiquement un peuple à partir du néant. Effectivement, depuis son apparition au VIIe. siècle, la religion devint le nerf unificateur d’un peuple qui vivait majoritairement isolé du reste du monde sur son sol inflexiblement aride. Ce fut dans là, dans une ambiance pareille que, par la prédication de Mahomet, depuis l’Arabie et «doués de la nouvelle expérience du Sempiternel et Tout-Puissant Allah et équipés que de cela»[3], les fils de la nouvelle croyance se lancèrent à la construction et à la conquête d’un Empire qui, cent ans après la mort du prophète, s’étendait des confins de l’Indus jusqu’aux rochers espagnols qui fermaient la terre à cette époque-là.

Déjà ceci nous montre que nous introduire dans le riche horizon culturel et religieux musulman signifie en plus générer en dernier ressort des dynamiques d’auto-compréhension de notre être latino-américain. Car, il faut constater que l’Espagne conquérante et colonisatrice qui, au XVe siècle s’élança dans l’immense entreprise aux prétentions impérialistes sur le Nouveau Monde, était une Espagne métisse : elle avait vu le jour au milieu d’une chrétienté arienne et de sa conséquence antagoniste : le courrant athanasien; dans un Occident peuplé d’hérésies et de confusions immenses, auquel se joignit au VIIe siècle une nouvelle composante qui vint compléter tout une mosaïque de races et qui finit par configurer ce dont plus tard nous hériterions : l’élément arabe. Juste pour nous faire une idée des traces ineffaçables que cela nous laissa, on peut trouver dans le dictionnaire castillan le non méprisable chiffre approximatif de 4000 mots dont l’étymologie provient de la langue mauresque. D’ailleurs, tel qu’il est souligné par Martínez Lorca, pendant le Moyen Âge s’étaient installés dans la péninsule ibérique quelque 50,000 arabes et quelque 200,000 berbères[4], ce qui démontre que la culture musulmane a toujours été, hier et aujourd’hui, une culture en diffusion, héritage peut-être de son ancienne et naturelle condition nomade et commerciale.

Principes fondamentaux.

Une première approche de cette culture dévoile son fort sens de l’unité, si fermement encré dans l’imaginaire social. En effet, le premier, principal et presque unique principe théologique musulman est celui de la très parfaite unicité divine synthétisé dans la Shahãda ou profession de foi musulmane qui accompagne la vie quotidienne du croyant et qui se résume dans la maxime : «Seul Allah est Dieu et Mahomet est son prophète». Cette sacro-sainte unité divine est exprimée dans la vie politique de la communauté islamique, la «Umma» qui surpasse nationalité, sexe, race ou condition sociale et qui en certains points s’approche de l’idée chrétienne de Œcoumène. Cette Umma musulmane est fondée sur le sentiment profond d’appartenance à une même identité et à une même histoire[5].

Toutefois, à mon avis c’est par là que commence le choc avec le monde occidental qui affirme et préconise la pluralité. C’est cette vigoureuse affirmation du nous qui, à la fin, dans les circuits radicaux, devient exclusive et fermée et constitue le premier objet de scandale au moment actuel.

«Seul Allah est Dieu et Mahomet est son prophète» est l’affirmation fondamentale à laquelle la foi exige plus que l’adhésion, elle exige la soumission. En fait, le mot musulman en langue arabe signifie «celui qui se donne», ou encore : soumis, soumission. Ainsi donc, la vision anthropologique islamique conçoit un homme obéissant à Dieu, et jaloux de ses valeurs et observateur des préceptes et lois divins. Dans ce point, je découvre une opposition radicale entre l’anthropologie chrétienne et musulmane, la première étant non pas un doctrine de la soumission mais se présentant comme une doctrine de la libération. C’est cette idée, propre à la vision chrétienne du monde et à la réalité humaine qui a forgé la conception anthropologique occidentale.

Or, l’emphase doctrinale mise dans cette soumission dont on parle, tant de fois convertie en passive, incontestée et grégaire homologation sociale, a fini par étouffer les élans émancipateurs propres à la société occidentale qui conçoit un homme debout, tenant bon et supportant le poids tragique de la vie et de ses choix personnels, même si, pour utiliser l’argot existentialiste, le ciel était vide. Pour cette raison, la liberté d’opinion, de culte et de pensée est vue avec peur et défiance par la société islamique, qui fonde tacitement et paradoxalement son unité et son assemblage sur la limitation à l’exercice de ces libertés.

Perspectives.

Jusqu’à présent, l’Islam n’a point vécu son Siècle des Lumières, n’a point été attaqué ni ébranlé dans ses mêmes bases par des penseurs surgis de son sein même, tel que cela se passa avec la société européenne, surtout après la Renaissance. Tout cela, axé sur une forte éthique, a fini par asphyxier le logos.

C’est pourquoi, pour la société occidentale postmoderne qui a mis en crise les vieux metarelats, abandonnant les conceptions qui se présument «omnicompréhensives» et optant, d’après les paroles de Vattimo[6], pour le développement d’une «pensée faible» qui a la saveur d’humble doute né de la perte des certitudes absolues et ultimes et de tout ce qui a l’air stable ou inchangeable, apparaît, comme un flagrant retard culturel, archaïque et incompatible avec notre mentalité, les conduites telles que les vésaniques réponses -incluant des actes de violence et de vandalisme en réponse à n’importe quel mot, opinion ou caricature considérés irrespectueux-, les lapidations ou mutilations, la criminalisation de l’homosexualité, la reconnaissance d’un statut inférieur des femmes et même le refus de la démocratie[7], conduites réitératives et caractéristiques de plusieurs pays du Moyen Orient, surtout de ceux dont l’influence de la religion dans la sphère politique est accrue.

Néanmoins, faut-il penser que la doctrine islamique est incapable de s’adapter aux défis offerts par la sensibilité postmoderne? Plus encore, un dialogue ouvert et serein avec l’Occident et une plus grande ouverture face à certains thèmes tabous, surtout ceux qui touchent à l’exercice des libertés fondamentales ne signifieraient-ils pas une commotion de la doctrine et des principes si véhémente qui ôterait ou tout au moins défigurerait de manière grave le vrai visage de la foi révélée originelle?

Une chose est certaine : tel que Benoît XVI, qui s’est retrouvé, il y a peu, au centre d’un grand remous de sentiments et réactions lors de son voyage en Allemagne, l’a rappelé, «le monde musulman se trouve aujourd’hui, avec urgence, devant une tâche très similaire à celle qui fut imposée au christianisme à partir du temps de l’Illuminisme[8]». Ce qui veut dire apprendre à vivre –pour nous référer à nouveau à Vattimo- «le tourment de la multiplicité», ou encore dans les mots de Rahner «la foi en diaspora», celle qui est la grande survivante de la mondanité postmoderne et qui n’empêche jamais la critique, mais l’accueille dans l’humilité et dans la disposition toujours accrue de vouloir croître vers une humanité plus pleine et plus insigne.

Cette besogne qui suppose un aggiornamento presque palingénésique pour beaucoup de factions de la religion peut être seulement l’œuvre d’une relecture moderne des textes fondateurs depuis une perspective herméneutique dialoguiste, humaniste et béante que, «en même temps qu’elle conteste la dictature de la raison positiviste qui exclut Dieu de la vie communautaire et de la sphère publique, accueille les vraies conquêtes de l’humanisme, les droits de l’homme et spécialement la liberté de la foi et son exercice»[9].

Cette relecture moderne doit nécessairement conduire en plus à une purification de la mémoire et du passé et à la recherche sincère de la paix mondiale, vraie Guerre Sainte de tous ceux qui confessent le Dieu Tout-Puissant et Miséricordieux qui parla aux hommes à travers ses prophètes, tel que reconnu par le dogme islamique.

Seulement de cette manière, l’Islam pourra devenir au moment présent la force intellectuelle qu’il fut au Moyen Âge. Car, pour faire honneur à la vérité, si l’on se met à réviser l’histoire rien qu’en Espagne, puisqu’elle me semble plus proche et plus mienne, à deux siècles de son arrivée, commença à fleurir dans la mauresque Andalousie, une ahurissante constellation de savants : scientifiques, médecins, poètes, historiens et philosophes, à tel point qu’aucun pays européen ne pouvait rivaliser à cette époque-là avec l’Hispanie musulmane[10]. Donc, pendant que l’Espagne du nord était fermée, monacale et ankylosée, sa voisine du sud était ouverte et joviale et d’un développement ostensiblement plus grand et plus notable.

Entre-temps la chrétienté nordique du Vieux-Monde, bien qu’audacieuse et religieuse, était encore inculte et rude. Ce n’est que dans une phase très postérieure que se produiraient des intellectuels dignes de se comparer, par la taille et l’intérêt général, avec les Athéniens et les Alexandrins d’un passé antique et glorieux[11]. Pour le moment c’étaient les maures qui déployaient toute une vraie pléiade d’hommes de science et de savoir reconnus, pendant que, en douceur, l’énorme glèbe barbaresque du septentrion européen marche lentement sous l’égide et le patronage de l’Église Catholique vers son organisation et son développement constaté des siècles plus tard.

On a l’impression qu’une apogée semblable resta pétrifiée quelque part dans l’histoire du peuple arabe, quand la culture musulmane se blinda sous une léthargie qui semble avoir transformé les mille et une nuits du beau classique de la prose du Moyen Orient en mille et une ans complets dont chaque fois il est de plus en plus appelé à s’en sortir.

Certes, le panorama est encourageant, même parmi les multiples clairs-obscurs : un contact plus grand, plus riche et plus fréquent s’est établi entre les pays musulmans et des régions entières de l’Europe et de l’Amérique par exemple, notamment en conséquence des forts flux migratoires des décades des années soixante et soixante-dix[12] et encore actuellement. La relève logique des générations transforme peu à peu les sensibilités.

Toutefois, c’est dans la lente mais progressive conformation d’élites intellectuelles musulmanes dans des territoires neutres que se trouve la force la plus précieuse, même si ces élites sont à court d’appui des États lorsque leurs propos touchent le cadre juridique et réclament des transformations. Le cas de la Turquie, prétendant être un État laïque moderne dans un milieu fort mahométan, disposé à vaincre certaines méfiances et prêt à aller plus loin dans le fait de garantir le pluralisme et la démocratie en vue d’une possible annexion à l’Union Européenne, pourrait se convertir en modèle pilote et en exemple à suivre.

De son côté, l’Occident, libéré des préjudices qu’identifient l’Islam avec certaines factions religieuses inscrites dans un fondamentalisme net et exacerbé ou avec le terrorisme et les organisations qui l’organisent et le promeuvent systématiquement, doit offrir sa collaboration sincère, même au niveau des politiques des états, pour trouver une solution aux conflits internes des nations. Ce sera un labeur d’honneur des intellectuels de contester tout regard monolithique et réductionniste sur le milieu socio-religieux musulman comme culture toujours liée à la violence.

En dernier lieu, le dialogue inter-religieux entre chrétiens et musulmans doit s’offrir comme une recherche commune de la juste solution des problèmes. La déclaration Nostra Ætate, il y a à peu près cinquante ans, affirma dans un paragraphe qui conserve d’ailleurs toute sa fraîcheur et actualité, une vérité dont il n’est pas superflu de nous souvenir à l’heure de terminer cet écrit :

«L’Église regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu Un, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes. Ils cherchent à se soumettre de toute leur âme aux décrets de Dieu, même s’ils sont cachés, comme s’est soumis à Dieu Abraham, auquel la foi islamique se réfère volontiers. Bien qu’ils ne reconnaissent pas Jésus comme Dieu, ils le vénèrent comme prophète ; ils honorent sa mère virginale, Marie, et parfois même l’invoquent avec piété. De plus, ils attendent le jour du jugement où Dieu rétribuera tous les hommes ressuscités. Aussi, ont-ils en estime la vie morale et rendent-ils un culte à Dieu, surtout par la prière, l’aumône et le jeûne.

Si, au cours des siècles, de nombreuses dissensions et inimitiés se sont manifestées entre les chrétiens et les musulmans, le Concile les exhorte tous à oublier le passé et à s’efforcer sincèrement à la compréhension mutuelle, ainsi qu’à protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté[13]».


[1] Cf. ABULMAHAM, Monserrat. Islam. In : 10 palabras claves sobre fundamentalismos.
[2] Wilhelm Dilthey. Philosophe allemand du début du XXe siècle.
[3] VENTURA, Nuri. Historia del Arte. In: Enciclopedia Superior para el bachillerato y la Universidad 5. p. 151
[4] Voir: Martínez Lorca, Andrés. La filosofía en Al-Andalus: una aproximación histórica. In: Ensayos sobre la filosofía en Al-Andalus. Anthropos. Barcelone. 1990. p. 14-22
[5] CHEBEL, Malek. Islam, ce que je crois. In : Le point. 1er. Trimestre 2005. p. 102.
[6] Henri Vattimo, philosophe d’origine italienne.
[7] Voir à ce sujet : REDEKER, Robert. L’islamophobie, l’arme des islamistes contre la laïcité. Texte publié dans le journal «La Dépêche du Midi» le 21 octobre 2003. www.robertredeker.net
[8] Benoît XVI. Discurso alla curia romana in occasione della presentazione degli auguri natalizi. Déc. 22 de 2006. www.vatican.va
[9] Ibid.
[10] MARTÍNEZ LORCA, Andrés. La filosofía en Al-Andalus: una aproximación histórica. In: Ensayos sobre la filosofía en Al-Andalus. Anthropos. Barcelone 1990. p. 21.
[11] Ibid.
[12] Voir : Roy, Olivier. Islam en Occidente. ¿La occidentalización del Islam?. Conférence prononcée à Madrid, le 16 mai 2005. www.mediterraneas.org
[13] Nostra Ætate 3. www.vatican.va

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